Xajoj Tun. Le Rabinal Achi d’Ondinnok.

Un extrait du texte que j’ai lu via Zoom lors du lancement du livre Xajoj Tun. Le Rabinal Achi d’Ondinnok. Réflexions, entretiens, analyses (publié aux Presses de l’Université Laval) au Musée de la Civilisation à Québec. Étaient présents mes collègues Yves Sioui Durand, Catherine Joncas et Jean-François Côté avec qui j’ai co-écrit le livre, ainsi que Louis-Karl Picard Sioui du Salon du Livre des Premières Nations. José Léon Coloch Xolop du Grupo Danza Drama Rabinal Achi s’est joint à nous depuis le Guatémala pour parler de son expérience avec Ondinnok.

Kwei, Bonjour

J’aurais beaucoup aimé être des vôtres mais comme pour bien d’autres choses, la pandémie mondiale en a décidé autrement. Ceci dit, comme nous sommes devenus des experts du Zoom, je peux au moins me joindre virtuellement au lancement de ce projet qui me remplit de fierté et de gratitude. En effet, ce livre écrit à plusieurs voix m’est cher non seulement par son propos, qui est passionnant, mais aussi parce qu’il est le fruit de l’amitié qui nous unit – Yves, Catherine, Jean-François et moi- et qui a débuté il y a plusieurs années grâce à nos conversations autour du Rabinal Achi d’Ondinnok. Ces échanges, ces entrevues parfois fleuve, souvent à 4 voix mais aussi avec Leticia Vera et Marco Collin, nous ont amené à parler d’histoire, de voyages, de transformations, des grands enjeux des théâtres autochtones. Ces échanges forment le coeur du livre que nous lançons aujourd’hui.

Le livre documente dans un premier temps le processus singulier qui a mené à la création du Rabinal Achi d’Ondinnok. Dans un second temps, des textes d’analyse et de réflexion viennent inscrire la démarche d’Yves et Catherine dans le paysage théâtral d’ici. C’est une trace, un document qui pourra être utilisé par d’autres. Parce que cela manque encore quand on traite de théâtre au Québec et au Canada et qu’on aurait beaucoup à apprendre de la dramaturgie interculturelle autochtone d’Ondinnok.

J’étais étudiante en 2010 quand j’ai vu l’extraordinaire adaptation du Xajoj Tun Rabinal Achi d’Ondinnok dans le cadre du festival Présence Autochtone et ce fut une révélation. Pas tout de suite je l’avoue, parce que, comme je l’explique dans le livre, le spectacle m’a d’abord laissée avec plus de questions que de réponses… Mais j’ai quitté la salle de spectacle ce soir-là avec la sensation très claire d’avoir été témoin d’un rituel théâtral puissant qui nous conviait à quelque chose qui défiait temps et frontières. Ce spectacle a réorienté ma recherche doctorale, m’amenant à rencontrer Yves et Catherine et à réfléchir sur leur démarche artistique et humaine, sur leur théâtre de guérison et de rapatriement, et sur leur extraordinaire contribution non seulement au théâtre autochtone mais au théâtre contemporain en général. Je les remercie de la confiance qu’ils m’ont accordée et de leur grande générosité. Merci à mon collègue Jean-François Côté de m’avoir contactée il y a de ça plusieurs années pour jaser de théâtre et avec qui c’est toujours un plaisir d’échanger. Merci à Terre en Vue et au Festival Présence Autochtone d’avoir soutenu le spectacle en 2010 et au au Musée de la Civilisation de nous recevoir pour ce lancement. Merci également aux équipes d’Ondinnok et des presses de l’Université Laval. Bonne lecture!

Top